vendredi 11 avril 2008

LA FIEVRE TYPHOIDE EN QUESTIONS

Fièvre typhoïde - Questions & Réponses

10 questions et réponses à propos de la la fièvre typhoïde

Qu’est-ce que la fièvre typhoïde?
La fièvre typhoïde est une maladie infectieuse grave, provoquée par une bactérie appelée Salmonella typhi. Cette bactérie provoque des symptômes tels que fièvre (env. 40°C), nausées, frissons, maux de tête, constipation/diarrhée, absence d’appétit et douleurs abdominales. Cette maladie exige souvent une hospitalisation.

Comment la fièvre typhoïde se transmet-elle?
La maladie se transmet d'une personne à l'autre par l’intermédiaire d’aliments contaminés et d’eau potable souillée.

Combien de temps s’écoule-t-il entre la contamination et l’éclosion de la maladie?
Ce délai est généralement compris entre une et trois semaines.

Comment puis-je me protéger contre la fièvre typhoïde?
La méthode la plus simple et la plus efficace, c’est la vaccination. Vous devez en outre veiller à votre hygiène personnelle (lavage des mains). Evitez les aliments crus et les boissons non bouillies.«Faites cuire, faites bouillir, épluchez – sinon n'en prenez pas!!»).

Peut-on mourir de la fièvre typhoïde?
Oui. Même si on dispose de médicaments appropriés et si le patient peut être soigné à l’hôpital, 1% des malades en meurent. A l’échelle mondiale, cela représente 600.000 personnes par an. Sans les antibiotiques et les vaccins, le nombre de morts serait considérablement plus élevé.

Comment la fièvre typhoïde évolue-t-elle chez l’enfant?
Chez l’enfant, l’évolution de la maladie est généralement moins grave que chez l’adulte. Toutefois, comme les enfants ont une moins bonne hygiène que les adultes, ils se contaminent plus facilement et transmettent la maladie, souvent sans présenter eux-mêmes de symptômes.

Dans quelles régions la fièvre typhoïde sévit-elle?

L’Inde, le Népal, l’Afrique du Nord, l’Afrique Occidentale et le Pérou sont des régions à haut risque.

L’Afrique Orientale et l’Afrique du Sud, toute l’Asie à l’exception de l’Indeet du Népal et l’Amérique Latine à l’exception du Pérou sont des régions à risque moyen.

L’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, les Balkans et l’Europe de l’Estsont des régions à risque faible.

Les voyageurs qui viennent de Suisse sont-ils particulièrement exposés?
Oui. En effet, comme le niveau d’hygiène est élevé dans notre pays, il n’y a pas d’immunisation naturelle. C’est pourquoi les sujets exposés au germe contractent très souvent la maladie. Environ 50 cas sont signalés chaque année aux autorités sanitaires suisses. Le nombre de voyageurs dont les vacances ont été gâchées par la fièvre typhoïde est certainement beaucoup plus élevé.



Que dois-je faire si je suppose que j'ai été contamminé?
Il faut immédiatement consulter un médecin. La fièvre typhoïde exige un traitement immédiat par des antibiotiques appropriés, car il peut survenir, entre autres, des hémorragies intestinales en l’espace de quelques jours.

Existe-t-il un traitement?
Le plus souvent, les antibiotiques appropriés sont fiables pour le traitement de la fièvre typhoïde. Toutefois, depuis ces dernières années, il arrive de plus en plus souvent que même des antibiotiques modernes soient inefficaces (à cause de la «multirésistance» des germes). C’est pourquoi la vaccination préventive est de plus en plus importante.
10 questions et réponses à propos de la vaccination contre la fièvre typhoïde

Qui doit se faire vacciner contre la fièvre typhoïde?

Les personnes qui voyagent dans des régions à risque.

Les personnes qui se trouvent au contact de sujets qui transmettent le germe (Salmonella typhi): proches, médecins spécialistes des maladies des voyageurs, personnes qui s’occupent de réfugiés, personnel des aéroports.

Comment la vaccination est-elle effectuée?
Pour la primo-vaccination, il suffit de prendre trois doses (capsules ou contenu des sachets) en l’espace de cinq jours. Ensuite, la protection vaccinale persiste pendant au moins un an.Si vous vivez en permanence dans une région à risque, il ne faut répéter la vaccination qu’au bout de trois ans. Par contre, si vous ne séjournez que brièvement dans une région à risque ou si vous y allez de temps en temps, vous devez renouveler la vaccination au bout d’un an.

Dans quel délai la protection vaccinale apparaît-elle?
Chez la plupart des sujets vaccinés, il suffit de 10 à 14 jours pour que la protection vaccinale soit suffisante. Pour être certain de l’efficacité, il faut entreprendre la vaccination au plus tard deux à trois semaines avant le départ vers la région à risque.

Comment faut-il prendre les doses de vaccin (capsules)?
Il faut prendre une dose tous les deux jours 1 heure avant le repas, avec un peu d’eau. L’eau doit impérativement être froide ou tiède (< 37°C). En effet, dans les boissons chaudes, le vaccin est détruit et il ne provoque donc pas d’immunisation.Il faut conserver le vaccin au réfrigérateur, à une température comprise entre 2 et 8 °C.

A partir de quel âge la vaccination est-elle possible?
A partir de cinq ans.

La vaccination contre la fièvre typhoïde est-elle bien tolérée?
La vaccination est considérée comme très bien tolérée. A ce jour, plus de 100 millions de doses de vaccin ont été utilisées.Le vaccin ne contient ni sels de métaux lourds ni conservateurs; il est totalement dégradable et ne laisse aucun résidu dans le corps.Il est absolument impossible que la vaccination vous transmette la fièvre typhoïde.

Faut-il respecter un intervalle entre la vaccination et la prophylaxie du paludisme?
Oui. Il faut respecter un intervalle d’au moins trois jours entre la prise de la dernière capsule et le début de la prophylaxie du paludisme.

La vaccination est-elle possible pendant la grossesse et l’allaitement?
Pendant le premier trimestre de la grossesse, il faut être prudent lors de l’utilisation de tous les médicaments, y compris les vaccins. A partir du quatrième mois de grossesse, la vaccination contre la fièvre typhoïde est inoffensive. Le système immunitaire de la mère vaccinée fournit au fœtus des anticorps qui protègent le nouveau-né dès la naissance. L’allaitement n’est pas une contre-indication à la vaccination contre la fièvre typhoïde.

La vaccination affaiblit-elle le système immunitaire?
Non, bien au contraire. Le système immunitaire doit réagir au vaccin, ce qui le renforce (il devient "immunocompétent").

A qui s’adresser pour d’autres questions?
Le mieux, c’est de vous adresser à votre médecin ou à votre pharmacien.
Source: http://www.bernabiotech.ch/fr/impfen/typhusabdominalis/faq/

LA FIEVRE TYPHOIDE

Dr Djeneba DIALLO
fièvre typhoïde


Ce dossier, réalisé par la Direction générale de la santé avec l’appui de l’Institut de Veille Sanitaire et du Centre National de Référence des Salmonella, donne des éléments utiles sur la fièvre typhoïde. Ces données ne sont pas exhaustives, des informations complémentaires sont accessibles sur d’autres sites Internet (cf. rubrique pour en savoir plus).Ces informations ont été rédigées à l’attention des professionnels de santé. Elles comprennent des termes scientifiques qui peuvent être difficiles à appréhender pour les lecteurs non-médecins.
La fièvre typhoïde est une scepticémie à point de départ intestinal avec migration secondaire vers la circulation sanguine par le biais du réseau lymphatique. C'est une pathologie de transmission oro-fécale dont le réservoir est constitué par des sujets malades ou des porteurs sains chroniques.
Actualités : Cas groupés de fièvre typhoïde à Paris, novembre 2003
Lire le communiqué de presse
Le bulletin épidémiologique hebdomadaire 2004/n°21
Agent responsableLa fièvre typhoïde est une maladie provoquée par un bacille à gram négatif de la famille des Enterobactéries, Salmonella enterica sérotype typhi.
Mode de contaminationLe réservoir de Salmonella typhi est strictement humain. La transmission peut être interhumaine par contact direct avec une personne infectée, ou indirect par consommation d’aliments contaminés lors de leur préparation par une personne malade (ou porteuse saine) ou par consommation d’aliments (coquillages, fruits de mer, légumes crus) contaminés par de l’eau souillée par des matières fécales. Certaines personnes atteintes de la typhoïde (traitées ou non), restent en effet porteuses chroniques avec excrétion intermittente possible du germe dans les selles, et donc potentiellement contagieuses.
EpidémiologieComme pour toutes les maladies à transmission oro-fécale, la fièvre typhoïde se rencontre surtout dans des zones à conditions d'hygiène précaire, frappant principalement les pays en voie de développement en Asie, en Afrique ou en Amérique Latine. La répartition au niveau mondial de cette maladie est proche de celle de l'hépatite A (favorisée par les mêmes facteurs). La maladie est rare en France métropolitaine (environ 90 cas sont déclarés chaque année), correspondant dans plus de 80% des cas à des cas d’importation (infectés lors d’un séjour en pays endémique) . L’incidence annuelle en France est estimée à 0,3 pour 100 000 habitants (voir BEH 14/2003). Néanmoins dans la dernière décennie, deux épidémies ont été signalées. L’une en 1997, touchant une trentaine de personnes dans les Alpes-Maritimes, était probablement due à la consommation de charcuterie lors d'un banquet préparé par un porteur du bacille. L’autre est intervenue en 1998 à Villeneuve St Georges où, après consommation d'un repas commun, 27 personnes ont présenté une fièvre typhoïde et une centaine une gastro-entérite précoce.
La fièvre typhoïde est une maladie à déclaration obligatoire.
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CliniqueAprès une période d’incubation variant de une à trois semaines, la maladie évolue classiquement en deux phases :
- La phase d’invasion (1ère semaine) associe une fièvre élevée d’installation progressive (40° C avec dissociation du pouls), des céphalées, une asthénie, une insomnie, des troubles digestifs à type d’anorexie, de nausées et de crampes abdominales avec constipation ou diarrhées. Peuvent également apparaître des myalgies et des arthralgies. Cette phase peut auusi apparaître d’emblée brutale dans un tableau de gastro-entérite pouvant simuler un tableau chirurgical aigu, notamment chez le jeune enfant.- La phase d’état (2ème semaine) associe une fièvre qui se maintient en plateau entre 39° et 40° C (pouls dissocié) et l’émission de selles diarrhéiques (classiquement diarrhées jus de melon). Un état somnolent apparaît et évolue vers une prostration dans les formes graves (tuphos). Une splénomégalie est habituelle. L'infection peut également provoquer une éruption cutanée érythémateuse au niveau du tronc.Des complications peuvent apparaître à type de perforations et d’hémorragies intestinales, ou de myocardite, d’ostéomyélite, d’encéphalite et de glomérulonéphrite. Ces complications sont dues à la libération d'endo-toxines lors de la lyse des salmonelles.
DiagnosticL'isolement du germe par hémoculture et par coproculture confirme le diagnostic. De 2 à 5 % des patients continue à excréter les bacilles, deux ou trois mois après le début de la maladie : ce sont des porteurs chroniques.Le diagnostic peut aussi être porté sur la présence d’anticorps sériques. La sérologie est souvent d’interprétation difficile ; elle nécessite deux prélèvements à quinze jours d’intervalle, et sa positivité est tardive.
TraitementOutre le traitement symptomatique et le traitement des complications éventuelles, les fluoroquinolones seront utilisées en première intention chez l’adulte (durée moyenne de traitement de 5 à 10 jours), le cotrimoxazole ou l’ampicilline chez l'enfant de moins de 15 ans. Pour éliminer formellement un portage chronique, il est nécessaire de pratiquer des coprocultures répétées après la fin du traitement antibiotique.
Dépistage et Prévention- Il est important de respecter les mesures d'hygiènes classiques : lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, principalement après chaque passage aux toilettes et avant toute manipulation d’aliments.- Dans l'entourage du malade : nécessité de dépister les porteurs sains par la pratique de coprocultures afin d'éviter une dissémination de l'infection, principalement chez les personnes travaillant dans le secteur agroalimentaire, en collectivités de jeunes enfants ainsi que chez le personnel soignant.- Conseils aux voyageurs dans des zones endémiques : veiller à ne consommer que des aliments cuits et de l'eau minérale capsulée ou de l’eau préalablement bouillie ou purifiée par adjonction de pastille de chlore et lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, principalement après chaque passage aux toilettes et avant toute manipulation d’aliments. Par ailleurs, il existe un vaccin efficace vis-à-vis de Salmonella Typhi (Typhim Vi*). La protection est assurée 15 jours après la vaccination (rappel tous les trois ans).
Pour en savoir plus :Institut de veille sanitaire : http://www.invs.sante.fr/ (dont le BEH n°14/2003 sur les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes en France en 2001)Institut Pasteur : http://www.pasteur.fr/Organisation Mondiale de la Santé : http://www.who.int/
Source : Direction Générale de la Santé / SD5B Bureau des alertes et problèmes émergents8 Av de Ségur, 75007 ParisRédaction : 05 novembre 2003